(NO)where (now)here


Réalisé par Salomé Z. et Anthonin T.

Pour ce projet (no)where (now)here, elle s’est inspirée de l’essai Esthétique de la disparition de Paul Virilio de 1979. Celui-ci porte une réflexion sur le visible, le mouvement, la vitesse et le temps. Ainsi avec les technologies, Ying Gao présente deux robes interactives qui réagissent aux sens et apporte une réflexion sur la disparition en un jeu de lumière et de mouvement.

un jeu de Lumière


Pour cette collection la créatrice à recouvert de fils photoluminescent le tissu en les faisant pendre.

Pour la première, les fils sont placés assez aléatoirement ce qui donne un mouvement à la robe, tandis que pour la seconde, ils sont placés en dessous d’un autre tissu, un super organza, ce qui donne un aspect plus droit et rangé.

Cette variation nous apporte une vision différente sur la lumière émise par les robes.


Ying Gao a également ajouté un détecteur de lumière pour que lorsque les tenues sont dans l’obscurité, elles s’allument. Pareils aux créatures sous-marines de l’océan qui éclairent l’obscurité des profondeurs, les fils phosphorescents invitent à un monde poétique et illusionniste, mais aussi hypnotique grâce aux motifs très délicats qu’ils donnent. Lorsqu’on rallume la lumière les fils photoluminescents disparaissent comme ses créatures qui ne peuvent vivre à la lumière.


Storyboard du système de capteur de lumière


De plus comme le décrit l’essai Esthétique de la disparition “Le temps, c’est le cycle de la lumière.”, ce qui permet à la créatrice d’interroger sur les perceptions inconscientes, sur le vraisemblable des images et sur les manipulations cinématiques, mais aussi l’effet du réel sur la lumière.

Il s’agit ici de fils luminescents entrelacés donnant naissance à un étonnant réseau complexe qui ressemble à une créature marine fluorescente et dont la forme de la robe permet la création d’un cocon protecteur, ce qui s’éloigne des fils.


une Disparition mouvante


Toujours en s’intéressant à l’Esthétique de la disparition, le temps n’est pas seulement de la lumière mais du mouvement, des phénomènes d’accélération et de décélération. Ainsi le semblant c'est le mouvant, les apparences sont des transparences momentanées et trompeuses, et les dimensions de l'espace ne sont que de furtives apparitions.



Storyboard du système de suivi oculaire


« Nous utilisons un système de suivi oculaire pour que les robes bougent lorsqu’un spectateur regarde », a déclaré Ying Gao à Dezeen.

Les robes sont faites de super organza léger qui se déplace lentement lorsque quelqu’un les regarde, ce qui fait voyager dans le temps. Mais surtout Ying Gao, en collaboration avec le designer en robotique Simon Laroche, a utilisé un système de suivi oculaire qui utilise le regard du spectateur et active de minuscules moteurs intégrés dans le tissu qui déplacent et éclairent toute la robe ou seulement des parties de celle-ci.


source : http://yinggao.ca/fr/interactifs/nowhere-nowhere/

Le regard du spectateur est soumis à la disparition grâce aux effets visuels du clair/obscur qui est semblable à une photographie, l’instant est fractionné.

La disparition se produit donc lorsqu’on est amené à fermer les yeux mais aussi grâce aux motifs qui cachent ou non les robes. Dans la première ce sont les fils qui bougent et qui en cachent d’autres, tandis que dans la seconde un tissu vient se placer au-dessus ce qui les cachent et les font réapparaître en une seconde. Comme dans son exemple de la tasse lâché, Ying Gao met en avant la présence des sens lors de cette disparition, qu’ils soient physique ou psychique. Ainsi le corps n’est plus visible et laisse la place aux robes et aux sens.


Si la vitesse, c’est la lumière, alors le semblant, c’est le mouvant et les apparences des transparences momentanées et trompeuses. De minuscules moteurs sont activés pour déclencher des mouvements ondulatoires sur toutes les robes, tandis que le fil photoluminescent donne aux robes un éclat distinctif.

 

Finalement le corps disparaît au profit de la combinaison du mouvement et de la lumière qui envoûte celui qui les regarde.

source : https://vimeo.com/68293670